Le vivant critique et chaotique
Le
vivant reste classiquement décrit par des modèles mathématiques ou
computationnels dont on s'empresse de rechercher les états
stationnaires et/ou les états stables, négligeant ainsi toute une
richesse de comportements. Car plus qu'un monde calme et organisé par
des attracteurs, le vivant est en réalité un monde bouleversé, avec des
régimes le plus souvent métastables ou critiques voir
chaotiques. Ces phénomènes de transition sont très étudiés en physique et mathématiques
et il nous paraît opportun de les appliquer à l'analyse des systèmes
dynamiques du vivant pour en révéler et en explorer toute la complexité
qui reste le plus souvent ignorée.
L'objectif
est de transposer des outils d'analyse des systèmes dynamiques
hors-équilibre, transitoires, critiques et chaotiques à un nouveau
contexte d'application : le vivant. Pour ce faire, il est nécessaire de
rapprocher les communautés de physiciens et de théoriciens en biologie.
Les premiers traitent le plus souvent de l'inerte, les seconds du
vivant. Le vivant étant infiniment plus complexe, la simplification
s'impose en première ligne à l'étude de tout modèle. Cependant, une
sursimplification conduit à négliger des éléments importants. D'où la nécessité de se replonger dans les formalismes de la physique pour y puiser les éléments qui permettront de mieux explorer le vivant sans s'affranchir trop drastiquement des difficultés qui masquent les aspects les plus intéressants.
Les deux grands axes de cette école sont :
- Axe
méthodologique : utilisation des outils de la physique pour étudier les
systèmes dynamiques critiques, hors-équilibre et chaotiques du vivant
- Axe
épistémologique, philosophie et histoire des sciences : réfléxion sur
la différence de mode de pensée entre la biologie et la physique
Patrick AMAR (LRI,
Université Paris-Sud)
Pascal
BALLET (Université de Bretagne Occidentale)
Jacques
DEMONGEOT (AGIM, Université de Grenoble)
Stéphane DOUADY
(MSC, CNRS)
Jean-Pierre
FRANCOISE (LJLL, Université Pierre et Marie Curie)
Serge
GALAM (CNRS)
Albert
GOLDBETER (Université Libre de Bruxelles)
Yannick KERGOSIEN (Université de Cergy Pontoise)
Giuseppe LONGO
(ENS-Paris, CNRS)
Fernando PERUANI
(Université de Nice - Sophia Antipolis)
Jacques-Alexandre
SEPULCHRE (INLN,
Université de Nice - Sophia Antipolis)
Franck
VARENNE (Université de Rouen)
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